Oui, l’astrologie est une science…
Et même plus : « elle est à la fois un art, une science et une sagesse » écrivait le philosophe Raymond Abellio. Elle a été enseignée en tant que telle dans les principales universités françaises et européennes jusqu’au milieu du XVIIe siècle. On parlait alors d’astrologie « naturelle ».
En France, le dernier astrologue officiel se nommait Jean-Baptiste Morin, dit de Villefranche. Il était médecin du roi Louis XIII et professeur de mathématiques au Collège Royal (le Collège de France d’aujourd’hui). C’était un conseiller très écouté du Cardinal de Richelieu. Lorsqu’il céda son pouvoir à Mazarin, celui-ci dit à son successeur : « Je vous lègue Morin. »
Lorsque Galilée découvrit que c’est la terre qui tourne autour du soleil et non l’inverse, on passa d’une conception géocentrique à une conception héliocentrique de notre univers. L’astrologie fut alors rapidement délaissée car ses fondements ne correspondaient plus à la nouvelle réalité astronomique. Pourtant, le célèbre astronome Kepler faisait remarquer que pour tout observateur terrestre, le soleil et les autres astres continuaient à effectuer leurs révolutions autour du zodiaque et que la nouvelle découverte n’y changeait rien…
Autrement dit, l’astronomie est la science du ciel tel qu’il est, et l’astrologie est la science du ciel tel que les hommes le voient. Et ce n’est pas parce que ces points de vue sont différents que l’un est vrai et l’autre faux.
L’astrologie est une science parce qu’elle comporte une part d’observation – elle est alors une science exacte – et une part d’interprétation qui s’appuie sur des règles confirmées par une expérience deux fois millénaire – elle est alors une science expérimentale. Enfin, elle est une science conjecturale lorsqu’elle formule des prévisions : dans ce cas seulement, elle est susceptible d’erreur car une prévision est fondée sur une convergence de facteurs montrant une tendance plus ou moins marquée. Plus les facteurs sont nombreux et plus leur convergence est forte, plus il y a de probabilités pour que l’événement prévu se produise.
Nul ne s’étonne pourtant de ce qu’on procède de même en médecine : on se base sur l’observation du malade pour formuler un diagnostic et éventuellement un pronostic (pronoscere : connaître à l’avance).